© Elena Mazzarino
À partir d’improvisations, d’un travail à la fois intime, physique et musical, le Perdita Ensemble expose et ausculte les mécanismes de la violence conjugale au travers l’histoire de deux couples. Comment elle s’insinue, se déploie, et perdure. Et surtout, et de façon si troublante, comment malgré la maltraitance, les humiliations, la haine, on continue à aimer. Sur scène, les quatre acteurs qui incarnent ces deux couples en lambeaux ne cèdent à aucune complaisance, n’autorisent aucun voyeurisme. À travers le difficile chemin qui mène les deux héroïnes vers la liberté, Scènes de violences conjugales ne propose pas seulement une expérience théâtrale sans compromis, mais ouvre également une porte de sortie.
« Je ne veux pas faire un spectacle de propagande, un spectacle social, comme on en voit parfois où tout le monde est d’accord à l’issue de la représentation, et finalement embarrassé de l’être. J’ai envie d’entrer profondément dans cette matière et de la laisser raconter sans fard ce qu’elle a à raconter sur l’être humain, sur le monde, sur la violence, sur l’amour. »
– Gerard Watkins
Texte, mise en scène, scénographie Gérard Watkins • Musique Yuko Oshima • Lumières Anne Vaglio • Avec Hayet Darwich, Julie Denisse, David Gouhier, Maxime Levêque, Yuko Oshima • Production déléguée le Perdita Ensemble
La presse en parle
LA TERRASSE, Agnès Santi
« Ce n’est pas un théâtre documentaire, mais un théâtre sensible, à la fois immersif et réflexif, qui porte à la scène des situations complexes en éclairant autant les victimes que les « perpétrateurs » de violence, qui opère au plus profond des êtres et de leur histoire, et engage si fortement les acteurs qu’ils apparaissent simplement comme des personnes, dans une proximité minutieusement construite avec les spectateurs.
Jamais impudique, c’est un théâtre de l’humain qui se déploie, qui expose la tragédie terrifiante de la violence en s’inscrivant dans une profonde attention à l’autre. »
INFERNO, Yves Kafka
Profondément dérangeant, finement documenté et habilement monté, ce théâtre sans concession tant dans sa forme que dans le sujet « ordinaire » qui l’inspire, est à prendre comme une expérience artistique et humaine des plus exceptionnelles.
MEDIAPART, Arnaud Lisbonne
Dans Scènes de violences conjugales on ne s’ennuie pas un seul instant. Le théâtre opère ici son miracle séculaire (mimésis-catharsis). On entre dans l’intimité sensible et rationnelle d’un phénomène qui, pour monstrueux qu’il soit, nous semble familier. A point d’en rire tout en se mordant le poing.
LA GALERIE DU SPECTACLE, Laëtitia Didiergeorges
La pièce est portée par quatre acteurs excellents, si investis que l’on en vient à douter du caractère fictionnel du récit. Le doute est d’ailleurs sciemment maintenu puisque les acteurs se font passer pour leur personnage. Cela signe sans doute l’universalité du propos choisi.
LE CANARD ENCHAINE, Jean-Luc Porquet
Cette pièce sonne terriblement juste. Le ton, le jeu des comédiens, à qui il a fallu, on le devine, aller chercher loin au fond d’eux-même (…).
THEATOILE
C’est un véritable choc qui nous attendait ce soir-là avec une écriture qui prend aux tripes et qui nous bouleverse au plus profond de notre âme. Retour sur un coup de cœur thématique et théâtral.
THÉÂTRE ACTU, Marianne Guernet-Mouton
Dans cette arène dédiée au couple et au sentiment amoureux qu’est le plateau surplombé par une batterie rythmant chaque mouvement des personnages ou changement de scène, Gérard Watkins conçoit une pièce autour du geste.
LA CROIX, Didier Méreuze
S’appuyant sur de longs mois de recueil de témoignages, Gérard Watkins démonte les mécanismes qui conduisent une femme à accepter, intégrer, intérioriser cette violence, envahie par l’angoisse d’être toujours en faute, paralysée par sa honte d’accepter sa sujétion, face aux enfants, à la famille, aux amis.