AFRICA © Kurt Van Der Elst
À côté de sa vie d’acteur en Belgique, Oscar Van Rompay a une deuxième vie au Kenya où il gère une plantation d’arbres à vocation commerciale. Il passe la moitié de l’année en Europe et l’autre moitié en Afrique. Dans Africa , il joue son rôle le plus difficile : lui-même. Un entrepreneur occidental au Kenya, un homme blanc qui s’efforce en vain de ne faire qu’un avec ses semblables noirs. Dans le premier acte de la pièce, cet effort prend la forme d’une transformation théâtrale extrême. L’acteur blanc se transforme en homme noir, la langue française laisse la place au swahili. Un instant l’illusion peut prendre corps. Oui, c’est bien l’Afrique. Mais elle s’évapore brusquement dans le deuxième acte. L’acteur sort du personnage qu’il vient à peine de poser avec tant de bravoure. Dans un monologue dépouillé de toute théâtralité, il raconte l’impossibilité d’avoir la moindre prise sur le continent africain. Africa est une pièce sur la face sombre de la pensée libérale. Par extrapolation : Africa est le récit universel d’un être humain qui essaie de trouver sa place dans une société qui lui est étrangère, partagé entre le désir et l’angoisse, espérant trouver l’amour idéal.
La pièce se laisse aussi lire à un autre niveau. Le metteur en scène, Peter Verhelst, emmène le public dans une illusion, illusion qu’il démantèlera par la suite sous les yeux du même public. En ce sens, Africa est aussi une performance sur le théâtre : Verhelst crée un monde sublime, imaginaire, et montre simultanément ce qui le contraint. L’ivresse et la finitude de l’ivresse : tels sont les deux pôles entre lesquels se meut le désir. Voilà précisément ce que le langage théâtral de Peter Verhelst rend avec tant de netteté : le mécanisme du désir.
La Presse en parle:
« C’est assez rare. Ça ne part pas. C’est entré par les entrebâillements du cerveau, c’est entré dans le sang, comme un virus. Je sortais de la salle et la première chose que je me suis dite, c’est que j’allais revoir ce spectacle. Et même cette deuxième vision m’a fait impression. Il y a forcement quelque chose qui s’est passé sur cette scène, dans cette salle.»
De Morgen (Belgique)
« Une production totalement saisissante qui s’inspire d’une histoire personnelle, mais qui dénude aussi et surtout les erreurs humaines les plus courantes.»
Magali Degrande, Het Nieuwsblad, 29/01/2013
Jeu Oscar Van Rompay
Mis en scène et texte Peter Verhelst
Son Kreng
Production NTGent