Premiers jalons d’un débat sur l’école, avec une conférence gesticulée de Franck Lepage qui s’inscrit dans le cycle « Inculture ou petits contes politiques et autres récits non autorisés » proposé par la Scop Le Pavé, puis Comment organiser les conditions d’un débat public sur l’école?, deux jours d’atelier ouverts aux enseignants, éducateurs, parents d’élèves, et personnes impliquées autour des enjeux de l’éducation, pour s’interroger et préparer l’école que nous voudrions.

La conférence
En 1792, la Convention auditionne le rapport du marquis de Condorcet sur l’instruction publique. Qui se souvient des autres projets d’éducation, dont celui de Mirabeau, de Talleyrand, et celui de Lepeletier de St Fargeau.
A la différence de ce dernier qui organisait vraiment les conditions d’une égalité des apprentissages et des savoirs, le plan de Condorcet comporte un fort risque d’élitisme et une différenciation des citoyens par le savoir, difficulté habilement contournée par le recours ambigu au concept de méritocratie”. Deux siècles et 182 ministres plus tard, on pose toujours la question : Comment concilier égalité des savoirs et méritocratie?
On ne le peut pas ! La méritocratie et l’égalité sont inconciliables ! Ce sont deux principes opposés et il faut nécessairement choisir, le comble de la perversité étant de choisir la méritocratie en faisant semblant de désirer l’égalité.

Le stage
Nous sommes tous des experts de l’école pour y avoir passé une quinzaine d’années. Pourtant, l’école semble une question compliquée réservée à des experts… Comment approcher la forteresse Éducation Nationale ? En repartant de ce que nous y avons vécu, y vivons, en tant que professeurs, anciens élèves, parents d’élèves, personnels encadrant…
À quoi pourraient bien servir nos souvenirs d’école ? Dans quelques années, les Éducations Nationales ne seront plus elles-mêmes qu’un souvenir. Le projet de l’Union Européenne étant leur dislocation, leur régionalisation et leur privatisation par ouverture à la concurrence dans le cadre d’un marché éducatif sur lequel les offreurs d’éducation se partageront un trésor de 7.000 milliards d’euros. Quand l’éducation nationale ne sera plus qu’un souvenir… nos souvenirs deviendront des expertises !