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Un toit et des étoiles / Terre d’élection

avec les stagiaires de CinéNord

Ateliers 3 Dreyer pour mémoire

|DREYER POUR MEMOIRE © Ateliers

Création et ateliers : dialogue politique pour un cinéma de l’informulable; suivi de lectures des contributions des stagiaires de CinéNord et de l’écoute d’une trace sonore enregistrée dans le temps de l’atelier cinématographique.

« Enfant, Fernand Deligny habitait « rue du marais de lomme ». Comment s’étonner de ce que sa vie s’est concentrée sur ce marais là, cet embourbement qui a nom délinquance, arriération, folie, autisme… Il en faut bien des mots. « Cet enfant là » écrirait-il quand rechignant au langage il ne cesserait d’écrire pourtant.

Il n’est pas rien, pour toute tentative, de se trouver une terre d’élection.
Je me souviens de ces rues là de la Joliette arpentées avec Aaron et de chaque fenêtre close repérée, notée, des multiples délabrements, ruines
d’alors. Adresse. Cadastre. Téléphone. Toutes les rues et les chemins aboutissaient à la même banque et le type hilare. « Louer ne nous intéresse pas ». C’était au début du siècle. On parlerait bientôt de la Rue de la République. De la République parlons-en. Polygone étoilé, République vernaculaire sous le signe de Kateb Yacine.

Deligny nous était encore inconnu quand nous rêvions un cinéma d’avant
le langage et le projet, avant la détermination et l’écrit, avant la langue
paternelle (Si la langue de la mater est celle de notre mère l’église, la France est une patrie du cinéma). Un cinéma des égaux. Anonyme. Collectif. Le cinéma primordial qu’on a dans les mains. Sans se projeter. « Nul besoin de vouloir pour agir. Bien au contraire : il suffit de vouloir pour que disparaisse la constellation qui suscite l’agir, un peu de la même manière que la lumière du soleil fait disparaître les étoiles. ».

La grotte Cosquer sortait de mer. Nous disions : « Ce sont les traces de nos mains sur les murs de nos grottes, le désir de cinéma est né là, dans la lumière des calanques et son ombre portée ». Cinéma originel. « Vous êtes illisibles » dira une chargée de mission (de quelle démission du cinéma ?) qui lisait trop bien.

« (…) Les cartes à vrai dire ne disent pas grand chose, sinon que l’humain,
on ne sait pas ce que c’est, et le commun non plus. D’où le fait qu’être
communiste, c’est bien ce qu’il y a de plus difficile dans cet univers où l’homme s’acharne et s’entête, et il le faut bien, à élaborer ses droits, alors que l’humain commun, l’humain d’espèce, n’étant pas de cette nature dont le langage nous a pourvus, à tout jamais, de droits, n’en aura pas : ils sont informulables. »
Jean-François Neplaz

Infos pratiques

Une journée particulière pour un cinéma et un théâtre des égaux

Une proposition de La Cité et Film Flamme

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