Un homme est un homme

sortie de résidence


mai 2010

Un homme est un homme

XK THEATER GROUP © Florence Offret

Aujourd’hui, nous constatons que les hommes ne sont pas respectés dans nos civilisations « modernes », ni considérés comme tels dans ce monde de plus en plus uniforme et global. Les déséquilibres entre les continents et les peuples devenus plus flagrants s’avèrent tout à fait scandaleux en Afrique. Pourquoi ces hommes, africains pour la plupart, sont-ils devenus une fois de plus des marchandises, une valeur abstraite, spéculative, et sans réelle identité aux yeux des occidentaux ? Ils n’ont plus d’identité, de nom. Ils portent le mot migrant comme collé à leur peau à défaut d’un réel passeport, tel un masque tragique. Ont-ils encore le droit aujourd’hui de porter leur nom, leur passé, leur avenir quand ils arrivent en Europe ? Ce mot nous fait mal aux oreilles. Nous ne pouvons plus l’entendre. Il est insultant.
Difficile d’écrire, d’y penser, sans sentir monter en nous un sentiment de profonde injustice, de colère aussi vis-à-vis de l’Europe, de l’Occident. Aujourd’hui tout s’imbrique, s’infiltre dans tout me direz-vous, c’est vrai, mais tout se brouille aussi, se confond, devient illisible, et quelque chose disparaît finalement, ce « quelque chose » qui a à voir avec la mémoire du monde, avec l’évolution des peuples. Une détérioration dans les rapports humains, voilà la ligne d’horizon. Voilà donc notre nouvelle situation, un gouffre s’ouvre devant nous…
L’Occident ne veut plus de ces hommes, de ces femmes, et de ces enfants venus d’ailleurs… C’est une donnée nouvelle qui est importante à dénoncer. C’est une vérité visible tous les jours en Europe à travers la nouvelle politique migratoire qu’elle met en place.
Comprendre, analyser le pourquoi d’une telle orientation politique légiférée de façon drastique sur le sol européen. Révéler aujourd’hui avec le théâtre — par le biais d’une histoire écrite inspirée de témoignages vrais — qu’une langue poétique et musicale peut encore nous redonner des yeux pour mieux appréhender cette nouvelle donnée : le futur.
Quelle sera la définition que nous mettrons sur le mot humain dans les 50 années qui viennent ? Ce refus de l’Europe à refuser la libre circulation des peuples et des civilisations, que cache-t-il vraiment ? »
René Georges et Salifou Kientega (metteurs en scène associés)

Texte original de René Georges
Collaboration à l’écriture Olivier Coyette
Avec : Ansou Diedhiou (Sénégal), Afazali Dewaele (Rwanda/Belgique), Charles Watara (Burkina Faso)
Mise en scène de René Georges (Belgique) & Salifou Kientega (Burkina Faso)
Dramaturgie, regard extérieur : Michel André (France)
Animations: Ngonndingamlemgoto Alram Nguebnan (Tchad)
Scénographie et costumes : Dao Sada (Burkina Faso)
Images : René Georges
Collaboration à la scénographie : Olivier Wiame
Musique : Vincent Cahay
Régie : Isabelle Derr, Nicolas Verfaillie
Une production du Théâtre de Poche, de l’XK Theater Group et de la Compagnie du Roseau de Ouagadougou.

les 7 et 8 mai 2010
à La Cité

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