Ces textes, nés dans l’espace des ateliers d’écriture animés par le poète Patrick Laupin à la Maison de Théâtre et au sein de l’école primaire Major-Cathédrale dans le quartier Panier-Joliette, ont été lus en public par les enfants et les adultes.
Ces lectures ont été suivies d’une table ronde sur la question de l’écriture, de la transmission et du livre : « Dans ce tournant historique où le livre comme médiateur de la vie culturelle est menacé, en crise, en suspens, nous partons vers autre chose dans la transmission de la parole et de la chose écrite, mais pour où, avec qui, comment? Quels rêves, quelle cité et communauté terrestre?

« Depuis longtemps, l’envie d’écrire m’accompagne. Depuis toujours, j’écris sur des feuilles volantes, des cahiers, des ordinateurs. Ça et là, de manière éparse. Qu’est-ce que je fais de tout ça ? L’envie de dire ma sensation au monde, à la vie, à ma vie, et pourquoi cette volonté de le donner à d’autres ? C’est comme ça qu’en novembre 2009, je me suis retrouvée assise au milieu d’une dizaine d’inconnus à écrire selon les pistes que Patrick nous soumettait, sans jamais imposer. L’aventure a duré 6 mois et chaque mercredi soir de cette période était un rendez-vous que je ne voulais pas manquer. Le point culminant de la semaine. Un rendez-vous où la chair se rassemblait, connectée à l’esprit, assez loin de la raison et où, enfin, j’avais la sensation de pouvoir être entièrement. Etre assise au milieu d’autres corps sur un dire qui n’est pas quotidien rassurait mon souffle et lui permettait de prendre ses proportions.
… des virgules, des enchaînements, des ponts toujours. C’est une rivière à mille lits qui jamais n’emprisonne le flux de ses contours, et la rivière traverse les strates de nos corps, l’abîme de nos pensées pour venir toucher des points enfouis à l’intérieur. Ce sont ces points que je venais rencontrer, mes points, qui sont des lignes et ceux des autres. Dans une communauté d’attention et de bienveillance, nous écoutions silencieux ce que les autres avaient écrit, chaque texte était nourri des autres et des mots de Patrick. Un instant magique de six mois. »
Julie Villeneuve