Robert Mc Liam Wilson a 27 ans quand il écrit Les dépossédés. Plusieurs mois durant, l’auteur, accompagné du photographe Donovan Wylie, est allé à la rencontre des plus pauvres au sein de trois grandes cités du Royaume-Uni : Londres, Glasgow et Belfast. McLiam abandonne toute distance journalistique au profit d’une empathie émue, pudique et profonde pour ceux qu’il croise au fil de son enquête dans l’Angleterre ultra-libérale du gouvernement Thatcher : «Je me suis lancé dans l’aventure avec toute la confiance de la jeunesse, à grandes et puissantes enjambées, j’ai foncé droit dans le mur de mon ineptie et de mon incapacité à affronter un sujet beaucoup trop vaste pour moi, à décrire des individus dont l’existence était plus complexe que je ne pouvais le suggérer, ou parfois même le comprendre.»
McLiam est né à Belfast dans un quartier ouvrier et catholique en 1964. Il a également écrit 3 romans de fiction : Ripley Bogle, La douleur de Manfred, et Eureka Street.
« Je suis prolétaire et pour moi le travail, c’est quelquechose de plus ou moins physique. On va au travail, on bosse, on rentre le soir fatigué et on dépense le salaire. C’est une vie assez simple. Donc, déjà, bosser dans un bureau pour des gens comme moi, c’est un peu « frou frou »… Alors mentir professionnellement…
Ecrire des récits, des témoignages, c’est activer les autres muscles de l’écrivain. C’est pas du tout la même chose qu’écrire un roman… »
Robert McLiam Wilson