LA PORTE DU NON-RETOUR © Philippe Ducros
Après le festival Transamériques (Montréal), le Festival d’Avignon 2013, l’exposition La porte du non-retour est à Marseille pour la Biennale des écritures du réel
Une salle noire. Quarante-neuf photos. Un audioguide. Le spectateur enfile le casque d’écoute.
Commence alors un monologue intérieur, un voyage au coeur des exodes d’hier et d’aujourd’hui… Comme décor à ces migrations, l’Afrique. Celle des négriers, des réfugiés, des exodes urbains, les déplacés des guerres et de la misère. Afrique de l’Ouest, Éthiopie, et surtout République Démocratique du Congo. Autant d’exodes forcés, de retailles des guerres, d’esclavagisme moderne et ancien. Et finalement, une dernière migration, celle de l’auteur Philippe Ducros, en ces terres d’abandon. Un parcours initiatique entre la photo et le récit sur la part en nous qui se métamorphose au contact de ces migrations et de ceux qui les suivent. Sur l’écart qui grandit entre nous et le monde quand on fait face à ses marges, quand on écoute ceux qui y vivent. Sur les fragments que l’on laisse aux quatre coins de la terre.
«Sur les côtes de l’Afrique de l’Ouest, à quelques endroits, sont érigés des monuments en souvenir des africains devenus esclaves en Amérique. Des monuments qui portent sensiblement le même nom… La porte du non-retour. […]
Tu me parles d’espoir. Ici, on rêve d’une chambre à l’hôtel Apocalypse. Cette terre d’Afrique, ce n’est plus celle des hommes, c’est celle des minéraux. Ne sont restés, entre les diamants, le cobalt et l’uranium, que les os des fétiches, la peau des serpents, les dents des hyènes. Et les oubliés… les lions sont morts depuis trop longtemps.[…]
En venant ici, j’ai franchi une de ces portes de non-retour… Je vais laisser une partie de moi, une livre de ma chair éparpillée en ces camps, en cette mer de baraques débordant de l’autre côté de l’hôtel Apocalypse, à l’autre extrémité de l’univers. […]
Peu à peu, au fil des voyages, au fil des ans, je me sépare des miens… Je paye le prix. […]
Tout le monde veut oublier. Tout le monde préfère ne pas regarder. Faire semblant. Peu à peu, je me ferai absorber. Et le semblant deviendra ma réalité à moi aussi. Malgré qu’ils meurent encore aujourd’hui. Malgré qu’ils soient encore là entre les pierres, les hélicoptères et la fureur des volcans.»
Extraits du texte de Philippe Ducros diffusé dans les audioguides lors de la visite de l’exposition : La porte du non-retour.
Avec pour la version française Etienne Pilon et Klervi Thienpont et pour la version anglaise Alex Ivanovici et Catherine Berube.
- Texte, mise en scène et photographies : Philippe Ducros
- Conseillère scénographie : Magalie Amyot
- Musique et son : Ludovic Bonnier
- Production : Hôtel-Motel.
- Cette exposition créée à la Maison de la Culture Frontenac, en coproduction avec le Festival TRANSAMÉRIQUES (Montréal) et présentée au Festival In d’Avignon (2013)
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