« Le Théâtre La Cité s’intéresse à l’école, non pas pour y trouver du public, mais comme lieu social à interroger et à théâtraliser. Un travail tout simple, reposant sur un regard très juste, un vrai étonnement, mais aussi une compréhension profonde de ce qui lie et délie la relation prof-élèves dans ces établissements dits pudiquement en difficulté. » Agnès Freschel / Zibeline

Michel André et la comédienne Maude Buinoud ont eu portes ouvertes au collège Henri Wallon à Marseille deux ans durant. Ils y ont rencontré des adolescents, des professeurs, observant ce qui se joue à l’intérieur, expérimentant la vie scolaire, s’y intègrant, s’y faisant accepter, pour tenter d’en parler.

« Tous les mercredis, depuis un an et demi, je vais au collège Henri Wallon pour animer un atelier théâtre au sein d’une classe de troisième. Parallèlement, je suis « missionnée » pour questionner la relation entre les professeurs et les élèves, ce qui se joue entre les uns et les autres dans cet espace de transmission. Je ne suis ni sociologue, ni politique, mais comédienne. Je me place au fond de la salle et observe, ressens, frémis parfois. J’interviewe des enseignants, sur leur rapport au métier, leurs peurs et leurs désirs. Puis je vais au contact des élèves afin de chercher ce qui, de leur côté, fait sens dans leurs vies de collégiens. Souvent surprise ou inquiète, j’ai par moment une boule au ventre. L’agitation dans les couloirs, le vide de certains cours, la tension qui règne dans la cour de récréation… Je cherche à cerner l’espace dans lequel chacun se trouve pour imaginer un espace commun. Cet espace, je le donne à voir à Michel André sur un plateau, et ensemble nous le transformons en geste théâtral pour le questionner autrement. Cette expérience de « correspondante de guerre » en Zone d’Éducation Prioritaire est passionnante, infinie, et me plonge dans une profonde confusion. »
Maude Buinoud, comédienne