|DENIS GHEERBRANT © La Cité
Ils s’appellent Hafid ou Faouzi, Joackim ou Oumarou, Dave ou Radwane. Ils ont de douze à quatorze ans, vivent cité du Luth à Gennevilliers et étudient au collège Guy-Môquet. C’est dans l’enceinte protégée de l’établissement que Denis Gheerbrant a choisi de les rencontrer, seul à seul, avec pour stylo sa caméra et son micro. La salle de classe vide transformée en plateau, il les laisse s’exprimer, avec leurs mots, n’hésite pas à intervenir quand ceux-ci deviennent convenus. Nulle démagogie, mais une règle du jeu clairement posée : il est l’adulte qui entend donner à comprendre ce qu’on a dans la tête, lorsque l’on est au seuil de l’adolescence.
Le film de Gheerbrant est le plus efficace des miroirs tendus à une société devenue incapable de faire miroiter à sa jeunesse ne serait-ce que l’illusion de lendemains qui chantent.
LE MONDE
L’ambitieuse et patiente tentative de capter, de susciter chez des enfants au seuil de l’adolescence personnelle, de filmer leur plongeon dans le grand bain de la pensée par soi-même.
TÉLÉRAMA