DISCOURS A LA NATION © Hélène Legrand
Raconteur hors-pair, Ascanio Celestini truffe son récit d’histoires. Des récits de gens un peu cyniques, froids, déshumanisés, dans un petit pays où il pleut beaucoup. Mais ces histoires viennent en contrepoint à de véritables discours politiques. Tenus par des politiciens, des chefs d’entreprise. Des puissants qui haranguent la foule.
« Après Fabbrica ou La Pecora Nera, je voulais raconter à nouveau la relation entre la classe dominante et la classe dominée mais en changeant mon point de vue et partant cette fois de celui des dominants, explique Celestini. Quand elle souhaite obtenir quelque chose de la classe dominée, le vote par exemple, la dominante doit s’exposer, se rendre visible. C’est un risque pour elle, et cela la rend parfois grotesque. Cette relation particulière entre l’orateur et l’auditeur permet, en transparence, d’explorer la notion de société ou de nation. »
Ascanio Celestini, auteur du « Discours à la nation »
Une création d’Ascanio Celestini et David Murgia • Texte et mise en scène Ascanio Celestini • Interprétation David Murgia • Composition Carmelo Prestigiacomo • Interprétation musicale Carmelo Prestigiacomo/Julien Courroye (en alternance) • Adaptation française Patrick Bebi • Création Lumières Danilo Facco • Scénographie Chloé Kegelart • Régie Lumière Manu Savini/Dylan Schmit • Régie son Philippe Kariger/Julien Courroye • Coproduction du Festival de Liège et Théâtre National/Bruxelles • Soutien de L’ANCRE/Charleroi (‘Nouvelles Vagues’).
« Né en 1972 à Rome, Ascanio Celestini suit d’abord un cursus d’anthropologie à l’université. « Un peu par hasard », prétend-il, mais on n’est pas obligé de le croire : ses premiers travaux ne prennent-ils pas pour objet d’étude « les histoires de sorcières » que lui racontait sa grand-mère dans son enfance ? Parallèlement, il suit des études théâtrales.
C’est au croisement de ces deux domaines que s’affirme sa vocation : d’un côté, l’enquête documentaire, le recueil de traditions, de langages ou de luttes populaires, de l’autre la mise en mouvement imaginaire de ce matériau sur les tréteaux, par la voix solitaire, mais infiniment peuplée, d’un personnage-narrateur. Ce souci de l’archive sociale et historique, mêlé à l’affabulation du conte et à l’art du récit, cela donne en Italie le « théâtre-récit », dont Celestini est l’une des figures de proue.
Méconnu en France, où il n’a quasiment pas d’équivalent, ce genre, né dans les années 1990 en Italie dans la lignée du théâtre d’intervention de Dario Fo, tient une place évidente dans la résurgence d’une mémoire collective et d’une responsabilité civique balayées par le régime néolibéral. La dizaine de pièces créées par Ascanio Celestini depuis 1998 en témoigne, qu’il s’agisse de Radio clandestine, mémoire des Fosses ardéatines (2000), sur le massacre de civils à Rome en 1944, ou de Fabbrica (2002), qui évoque la disparition de la classe ouvrière. »
Extraits Le Monde
Ascanio Celestini a reçu en 2002 le Prix de la Critique, décerné par l’Association Nationale des Critiques de Théâtre ainsi que le Prix Ubu pour ses recherches approfondies de l’Histoire dans ses histoires. Il témoignera sur scène de son parcours et de ses recherches.
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