« Né en 1972 à Rome, Ascanio Celestini suit d’abord un cursus d’anthropologie à l’université. « Un peu par hasard », prétend-il, mais on n’est pas obligé de le croire : ses premiers travaux ne prennent-ils pas pour objet d’étude « les histoires de sorcières » que lui racontait sa grand-mère dans son enfance ? Parallèlement, il suit des études théâtrales.
C’est au croisement de ces deux domaines que s’affirme sa vocation : d’un côté, l’enquête documentaire, le recueil de traditions, de langages ou de luttes populaires, de l’autre la mise en mouvement imaginaire de ce matériau sur les tréteaux, par la voix solitaire, mais infiniment peuplée, d’un personnage-narrateur. Ce souci de l’archive sociale et historique, mêlé à l’affabulation du conte et à l’art du récit, cela donne en Italie le « théâtre-récit », dont Celestini est l’une des figures de proue.
Méconnu en France, où il n’a quasiment pas d’équivalent, ce genre, né dans les années 1990 en Italie dans la lignée du théâtre d’intervention de Dario Fo, tient une place évidente dans la résurgence d’une mémoire collective et d’une responsabilité civique balayées par le régime néolibéral. La dizaine de pièces créées par Ascanio Celestini depuis 1998 en témoigne, qu’il s’agisse de Radio clandestine, mémoire des Fosses ardéatines (2000), sur le massacre de civils à Rome en 1944, ou de Fabbrica (2002), qui évoque la disparition de la classe ouvrière. » Extraits journal Le Monde
Ascanio Celestini a reçu en 2002 le Prix de la Critique, décerné par l’Association Nationale des Critiques de Théâtre ainsi que le Prix Ubu pour ses recherches approfondies de l’Histoire dans ses histoires.
Son prochain spectacle « Dépaysement le monstre dans la tête » est une production Fabbrica dont la première aura lieu au Théâtre du Rond Point à Paris. La création et les répétitions ont lieu à Rome et lors de résidences créatives au Festival de Liège, à La Manufacture à Avignon, au Théâtre La Cité à Marseille.