SELMAN REDA © ULRIK
Mon entrée dans le théâtre s’est faite tardivement, loin des écoles… C’est dans les stages et les ateliers d’amateurs que s’est formé mon sens de la scène, dans divers théâtres ou structures à Marseille (Théâtre Joliette-Minoterie, Théâtre Le Merlan, Théâtre La Cité…).
Certains ont donné lieu à des spectacles de facture professionnelle (Paysages humains avec Gilles Le Moher, Le(s) Visage(s) de Franck avec Charles-Eric Petit, ou encore To Burn or not avec Michel André). De mon expérience au Théâtre La Cité, c’est toute la démarche liée aux écritures du réel qui m’a intéressé, parce qu’elle est pour moi une manière de mettre au menu de la scène des sujets dont la pertinence est toujours vive, qui sont induits par la rencontre de l’autre dans sa propre réalité. Un exemple simple, en tant que français d’origine maghrébine, je constate que les problématiques de cette partie de la population ne sont ni suffisamment ni toujours bien traitées sur la scène contemporaine.
Les écritures du réel sont alors l’occasion pour le public de tourner son regard vers des enjeux importants, ainsi que je l’imagine par exemple à travers un projet de conférence sur le Coran que je prépare actuellement. Cette relation très politique mais non moins amoureuse au théâtre, je la poursuis aussi ailleurs, avec notamment la compagnie l’Individu et la compagnie MAB où là encore je m’efforce de rester relié aux questions vives d’aujourd’hui. A titre d’exemple, des projets comme : Les Orateurs qui questionne la place du discours politique contemporain, ou Gourougou qui s’envisage comme une manière de raconter aux petits le dilemme de la migration en Nord et Sud. Pour tous ces projets, j’écris, je joue, je mets en scène, je passe des coups de fil, je vends, je comptabilise, je règle les projos… Les temps sont durs mais modernes.