LES APATRIDES VOLONTAIRES © Aaron Sievers
« Naître allemand et vivre en France, être allemand et un enfant de la guerre froide et des lois d’exception sont et restent un endroit qui donne une lecture du monde, un regard déchiré…L’Allemagne de l’Ouest, un pays “tampon”, pays rempart contre le communisme. Une poudrière. 1978, un an après la mort à la prison de Stammheim de membres de la Fraction armée rouge, c’est la fuite, l’exil volontaire en France.
Comment décrire quand le passé a le poids des années de plomb ? Quelle joie ressentir quand les proches n’ont pas participé aux idéologies du National Socialisme, par conviction, sans pourtant avoir choisi le maquis ou l’exil… ? Comment dire le soulagement de savoir que le grand-père docteur Sievers n’est pas le médecin Sievers qui a effectué des expériences sur les détenus des camps ? Il a été envoyé par punition, de n’être pas fervent, en première ligne sur le front Russe… Médecin, parmi les éclaireurs, il est mort dans une embuscade des partisans après avoir sauvé un bébé russe. Disparu, corps et âme, au delà des lignes de front…Peut-être que le film est une manière de raconter à une mère ce que son père ne disait pas… Une remontée qui passe, du grand-père au père, du fils vers la mère, un cheminement dans les méandres de ce qui est tu. »
— Aaron Sievers
2014 / 16 mm
Production Aaron Sievers et Film Flamme