« No border est un texte inspiré d’un travail d’écriture de terrain que j’ai mené pendant deux ans à arpenter la “Jungle” de Calais à la rencontre des exilé(e)s hommes et femmes qui fuient la guerre et la dictature dans leurs pays et qui espèrent trouver asile en Europe. No border est un “poème” ininterrompu, un monologue pluriel et haletant imaginé comme la flamme fragile que se passent de main en main les coureurs de marathon. Il n’y a pas d’histoire à proprement parler, No border c’est une sorte de tour de Babel, un édifice d’âmes multiples qui s’inscrit dans l’écriture comme un impétueux torrent, comme une vague qui submerge, c’est une lutte âme à âme qui parle du combat du vouloir vivre de celles et ceux qui franchissent les océans les murs les frontières au péril de leurs vies et que je tente de construire en miroir avec nos propres migrations intimes, nos propres errances et questionnements sur la question des moteurs de la violence d’aujourd’hui, de la déshumanisation, du sens de la communauté et de l’état de notre démocratie. »
– Nadège Prugnard
« Comment parler de cette histoire sans redire ce qu’on sait déjà et dire que rien ne bouge, que ça s’empire, que c’est une honte de traiter des gens de la sorte, des gens dont le seul tort est de fuir des pays en guerre, comme la Syrie ? Comment trouver la forme poétique qui parle de tout cela, qui parle des gens, qui rend compte des témoignages, qui rend compte de la solidarité des gens, des associations, et des groupes de migrants entre eux, des fêtes qui s’organisent dans les camps, des chants, de la musique, de la vie qui s’organise malgré tout dans la Jungle ? Comment rendre compte de tout cela, si ce n’est qu’il faut trouver une écriture, une forme d’art qui tiendrait de la réalité, pour la dénoncer et aussi en faire une force de vie ?”
– Guy Alloucherie
« Son texte est un long monologue digne des plus grandes tragédies antiques, une immersion bouleversante dans la vie de ces réfugiés. » – Stéphane Capron, France Inter
« Elle fait penser à l’héroïne de Bonnie and Clyde, sauf qu’elle ne fait pas les banques. C’est le capitalisme qu’elle veut dynamiter » – Clarissa Fabre, Le Monde
« Moment intense. On est suspendus à ses lèvres […] Lever les frontières, faire tomber les murs […] Alors Nadège Prugnard dégaine ses armes, les seules qu’elles possèdent, des mots pour retrouver notre dignité perdue. »
– Marie-Josée Sirach, L’Humanité
« Mots crus en intraveineuse, langues tout en cris, larmes et tambours, rythme enflammé par la lave de l’émotion… Nadège Prugnard éruptive et sensible, sait nous parler d’eux, de nous. Elle nous réapprend à écouter ce grand hurlement de l’Histoire, là, tout proche. » – Stéphanie Ruffier, théâtre du blog
France-Inter – Comme un bruit qui court
NO BORDER est un projet initié par la compagnie Hendrick Van Der Zee, dirigée par Guy Alloucherie • Écriture et interprétation Nadège Prugnard
Soutiens à l’écriture Cie HVDZ et Magma Performing Théâtre • avec le soutien de la Chartreuse – CNES Centre national des écritures du spectacle à Villeneuve Lez Avignon- La Comédie de Béthune et Le Channel scène nationale du Pas de Calais .
La compagnie Magma Performing Théâtre est en convention avec le Ministère de la culture -DRAC Auvergne Rhône Alpes , La Région Auvergne Rhône Alpes, et la Communauté de Communes de Cère et Goul en Carladès .
NO BORDER est édité aux éditions Moires.
Nadège Prugnard démonte la jungle avec les mots
le 15/02/2018
Le Monde
De fil en aiguille, une idée leur vient: Nadège va passer du temps à Calais auprès des migrants; puis ensemble ils créeront une pièce. Une résidence d'écriture dans la "jungle", en quelque sorte.
Clarisse Fabre