© Natacha Samuel
« Cette fois je n’ai pas de film à vous montrer, je viens presque les mains vides pour faire quelque chose que je n’avais jamais fait, je viens vous raconter l’amont d’un film que je suis en train de rêver. Un film en germes, en chemin, en possibles. Je viens partager avec vous l’état incertain de ma rencontre avec un territoire très vaste, et ce que j’en ai glané en route comme impressions, comme désir de cinéma. »
« La Vallée de l’Huveaune : échappée naturelle de Marseille vers l’est, le long de ce fleuve à l’aspect de ruisseau qui coule au piémont de collines accidentées, doublé aujourd’hui d’une autoroute et d’une voie ferrée. L’urbain s’y effiloche en hameaux villageois, en zones commerciales
tentaculaires, en cités immenses, en friches industrielles, en copropriétés toujours plus barricadées, en forêts. Ce territoire tortueux et morcelé portant trace de mille luttes, semble se demander aujourd’hui comment faire corps et histoire. Tentative des pouvoirs publics de mettre en œuvre sa rationalisation à travers des projets de requalifi cation, volonté des associations de travailler mémoire et patrimoine : autant d’échelles de perception
qui se télescopent à celle, nue et intime, de l’expérience physique du territoire par ceux qui l’habitent, s’y posent la question du vivable et de l’invivable.
Depuis un an j’arpente le présent de ces lieux à pied, portée par le désir d’y tourner un jour un western. D’y mettre en scène la confrontation de corps aux aguets dans des paysages trop immenses. En chemin j’y fais des rencontres, j’ouvre des voies fécondes, je me heurte à des impasses. J’y trouve des entrées de cinéma. » Natacha Samuel
Chemin faisant… Huveaune
Date | Lieu |
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22 novembre 2018 | à l’Ecole supérieure d’Art d'Aix-en-Provence [dans le cadre du festival Image de Ville] |
le 31 mars 2018 | Musée d'Histoire de Marseille [Biennale des écritures du réel #4] |