MOI AUSSI JE SUIS A BOUT DE SOUFFLE © Catherine Catella
Trois années que Maryam nous parlait de ses patients, tout en nous répétant qu’on ne pouvait pas comprendre, ni même imaginer. Trois années que nous parlions, intrigués et inquiets, de faire un film sur eux et avec eux. Jusqu’à ce qu’elle nous dise : « J’arrête dans six mois… » – Catherine Catella
Infirmière à son compte, Maryam n’a jamais le temps. Toujours à courir d’un malade à l’autre, à prendre soin de vieilles personnes dépendantes dont elle est parfois le seul lien avec l’extérieur. Elle n’a jamais le temps, mais elle en trouve toujours. Pourtant, elle a décidé d’arrêter. Comment le dire ? Maryam n’arrive pas à partir… D’autant qu’il y a Ghislaine, qui déjà avait fermé les yeux, qui entrouvrait à peine la bouche, et dont l’état se dégrade brusquement. Ghislaine, sur laquelle le film se referme, comme s’il découvrait dans son propre mouvement que filmer le travail de Maryam, ce n’était pas la suivre, elle, en longs plans séquences, mais rester sur cette bouche entrouverte, dernier lien avec le monde (Yann Lardeau, cinéma du réel 2007).
Réalisation Catherine Catella et Christian Docin-Julien • Production Les films du Tambour de soie.